Forma Urbis, les plans généraux de Lyon du XVIe au XXe siècle

Archives municipales de Lyon / Palais Saint-Jean
Du 2 janvier au 22 mars 1997
Conception
- Jeanne-Marie Dureau
- Noëlle Chiron-Dorey
en collaboration avec
- Le Grand Lyon - Service des systèmes d’information communautaire
- « Géomusée »
association du musée des géomètres-experts de la région Rhône-Alpes
Le titre principal de cette exposition, Forma Urbis a été choisi en référence à la Forma Urbis Marmorea, plan de la Rome antique exécuté sur marbre sous l’empereur Septime Sévère et retrouvé au XVIe siècle. Ce document lapidaire fut à l’origine des plans ultérieurs de la ville et peut ainsi renseigner sur de nombreux points de topographie, d’archéologie et d’histoire de la cité romaine.
Si la ville de Rome, « miroir de Lyon », ne peut dans l’antériorité, fournir un exemple aussi remarquable, elle peut, du moins dans la continuité des documents sédimentés au sein des archives depuis le XVIe siècle, donner à voir une évolution, tant dans la manière de dresser un constat de l’existant urbain que dans celle de projeter les embellissements et les agrandissements de la cité. Ainsi, à travers les témoignages constitués de plans, de documents faisant connaître les premiers techniciens de la ville et leurs successeurs, et d’instruments montrant la technique de levé et de confection des plans, pourra-t-on voir se constituer l’histoire d’un savoir-faire, ainsi que celle d’une façon nouvelle d’envisager la ville. Une ville qui prend conscience de sa dimension et planifie son évolution topographique au fur et à mesure que s’organise et se met en place le service de voirie au XIXe siècle puis les organismes para-municipaux à l’origine du développement urbain du XXe siècle. Enfin et bien évidemment, ces documents offriront une lecture de l’histoire de l’urbanisme lyonnais, à travers l’ensemble des plans généraux de la ville.
L’exposition permettra au visiteur d’expérimenter différents modes de représentations de l’espace urbain, de la vue à vol d’oiseau au plan scénographique de la Renaissance, des plans géométraux gravés des XVIIe et XVIIIe siècles jusqu’au plan virtuel issu de la cartographie informatique utilisée de nos jours. D’autre part, grâce au prêt d’instruments par Géomusée, le public découvrira comment, traditionnellement, se lève et se confectionne un plan.
Par plans généraux de Lyon, il faut entendre les plans montrant l’ensemble de la ville, levés à l’initiative de l’administration municipale essentiellement, mais aussi à celle d’autres entités administratives : le service du cadastre, le service de voirie du département, le service du Génie militaire, l’Institut géographique national. Plus accessoirement, on étendra la notion de plans généraux aux plans levés par des particuliers, que ceux-ci soient des urbanistes (le sculpteur Michel Perrache, l’architecte Jean Antoine Morand au XVIIIe siècle) ou des historiens auteurs d’une cartographie historique de la ville.
Présentant les plans dans un ordre chronologique (des plus récents aux plus anciens), l’exposition procédera en parallèle à une distinction entre les plans dont la finalité réside dans le constat urbain, le projet de ville ou le plan de reconstitution historique. Large place sera faite à l’exposé du contexte réglementaire de leur création et/ou des dynamiques locales liées à la volonté d’aménagement urbain. Ainsi, au XIXe siècle, pour répondre à des besoins de planification et au fur et à mesure que s’organise le service municipal de voirie, s’est élaboré le plan de la ville au 1:500e de même que ses successives déclinaisons en fonction des utilisations réglementaires qui en ont été faites. Il constitue une étape majeure et centrale dans la manière de penser et de concevoir la ville.