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Pourquoi pas Perrache ?

Affiche de l'exposition
Archives municipales de Lyon / Grande salle

DU 20 SEPTEMBRE 2002 AU 29 MARS 2003
 


Commissariat

  • Tristan Vuillet, archiviste

Conception et réalisation

  • Scénographie : Frédérique Paoletti et Catherine Rouland, architectes muséographes, Paris
  • Graphisme : Esprit public, Lyon
  • Recherches documentaires : Céline Cadieu-Dumont, conservateur du patrimoine et Myriam Boyer, Delphine Favre, Samantha Campello
  • Équipe technique et administrative des Archives de Lyon

Entre passé et devenir, entre Rhône et Saône et entre gare et Confluent, tout un territoire conquis sur les fleuves et berceau du développement industriel lyonnais s’affiche jusqu’en mars prochain aux Archives municipales. S’intégrant parfaitement dans le travail d’un service d’archives, un programme de visites sur le terrain, de conférences, d’animations et d’ateliers, à l’intention du jeune public, est décliné afin de mieux inciter les Lyonnais à venir découvrir ce quartier.

A Lyon, quand on évoque Perrache, on pense aussitôt à la gare ferroviaire, on imagine le marché d’intérêt national, on songe au Confluent… Partie ultime de la Presqu’île, ce quartier de « derrière les voûtes » est avant tout un territoire bien ancré à la ville, avec son histoire, souvent mouvementée…

A commencer par les XVIIe et XVIIIe siècles et les projets d’urbanisation de « l’île Mogniat », au cours desquels des hommes s’acharnent à combler les îlots, les marais. Parmi eux, l’architecte Michel-Antoine Perrache (1686–1779), laissera son nom de façon indélébile en repoussant les limites méridionales de la ville jusqu’à la Mulatière.
Avec le début du XIXe siècle, le secteur est peu à peu reconquis et il inspire même artistes et architectes qui imaginent la construction d’un palais impérial, une roseraie, des établissements de bains.

Avec les initiatives du maire Jean de Lacroix-Laval et des frères Seguin, il poursuit son développement : en 1826, il est dévolu aux « industries insalubres », à la construction de la première ligne de chemin de fer Saint-Etienne/Lyon et au premier essai de locomotive à chaudière tubulaire. Dans la foulée, Perrache est le premier quartier de Lyon a recevoir une gare et, après des débuts difficiles marqués par des faillites d’entreprises, il se remplit peu à peu de bâtiments bien identifiés, d’odeurs et de bruits. Les grands moulins à vapeur, les manufactures, la fonderie pour la fabrication de machines à vapeur, les fabriques d’acide, de potasse, de sulfate et d’eau de Javel illustrent en un même endroit les premiers pas du développement industriel à Lyon… Attirés quant à eux par la qualité de l’eau, réputée excellente, des brasseurs de bière s’installent dans le quartier.

Les constructions se multiplient en suivant une trame urbaine symétrique organisée autour du cours Charlemagne. La prison Saint-Joseph est ouverte dès 1831 ; la gare d’eau deux ans plus tard et, sur le Champ-de-Mars, où se trouve actuellement l’église Sainte-Blandine, le premier hippodrome lyonnais voit le jour. On construit aussi le premier abattoir, un arsenal, une usine à gaz…
Mis au service de la ville, Perrache porte encore en lui les marques de ces îlots de travail, de vie et de passage, tant il est vrai que l’espace a été organisé autour de la gare, des brasseries, des prisons, des entrepôts, du marché aux chevaux ou du port Rambaud. Stigmatisé par son passé récent, territoire au goût d’ « inachevé » , Perrache continue toutefois d’être un quartier rêvé qui suscite encore de vastes projets…

Réalisée par l’équipe des Archives municipales à partir de ses propres fonds et de pièces prêtées par différents partenaires publics et privés, mise en scène en îlots ponctués par une ambiance sonore et organisée selon le plan du quartier, l’exposition propose un passionnant voyage à travers la mémoire. Plans, registres, photos, cartes postales, maquette et extraits de correspondance permettront au visiteur d’appréhender bien des aspects méconnus des événements fondateurs de l’architecture et de l’urbanisme mais également des éléments de la vie du quartier.