Le gouvernement Jacques Chirac décide, en avril 1976, de construire le surgénérateur Superphénix sur le site de Malville, en bordure du Rhône, sur la commune de Creys-Mépieu (Isère). Lors du démarrage du chantier, en juillet 1976, les premières manifestations rassemblent de 15 000 à 20 000 personnes. Les antinucléaires s’organisent au sein d’une centaine de comités Malville. La lutte contre Superphénix dépasse le cadre national et devient le symbole du mouvement antinucléaire européen et des associations écologistes comme Greenpeace, qui participent à la plupart des manifestations.
Le 31 juillet 1977, plusieurs milliers de manifestants se retrouvent sur le site pour marcher contre le projet. Pour les empêcher de pénétrer dans la zone interdite, le préfet mobilise, sur place, près de 5 000 CRS, gendarmes et gardes mobiles, des hélicoptères, des véhicules amphibies, des ponts mobiles, un régiment de gendarmes parachutistes et des membres des brigades anti-émeutes. Après de violents affrontements, cinq gendarmes et policiers sont blessés et on compte, côté manifestants, un décès et une centaine de blessés.
L’exploitation de Superphénix dure 11 ans (1985-1996) ; l’arrêt définitif du réacteur a été décidé par le gouvernement en juin 1997. |