La vague de froid extrême de l’année 1879 fait partie des plus marquantes jamais enregistrées en France depuis l’hiver 1709.
à Lyon, dès décembre 1879, d’importantes accumulations de glaces, de 6 mètres jusqu’à 12 mètres d’épaisseur, apparaissent sur la Saône, de Lyon-Vaise à l’Ile-Barbe, et en obstruent le courant. La Saône prend l’aspect d’une mer de glace.
Dans son rapport du 17 janvier 1880, l’ingénieur ordinaire du département du Rhône, M. Pasqueau, évoque « un immense glacier qui ne ressemble en rien à ceux qui se sont produits sur les autres points de la Saône », constitué « de blocs qui, par leur couleur et forme, paraissent venir du Doubs, c’est-à-dire de plus de 200 kilomètres ». Il ajoute que, sur toute la largeur du fleuve, le volume total dépasse certainement cinq millions de mètres cubes et que presque partout le glacier descend jusqu’au fond du lit même de la Saône, et il obstrue complètement la rivière. Des moyens exceptionnellement puissants s’avèrent nécessaires pour la désagréger. |