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Édouard Herriot (1872 - 1957)

Portrait d'Edouard Herriot

Maire de Lyon du 3 novembre 1905 au 16 février 1920 puis du 19 mars 1920 au 20 septembre 1940 et du 19 mai 1945 au 26 mars 1957

 

« … dans ma longue vie publique, le problème qui m’a le plus constamment occupé est celui de l’administration de la ville de Lyon dont j’ai été élu maire pour la première fois en 1905. Sauf mon temps de captivité, j’ai été constamment réélu depuis cette date. »
Edouard Herriot, Jadis, t. 2, 1952, p. 644.

 

Une carrière politique hors du commun

Rien ne destinait ce fils de militaire, né à Troyes, à devenir un homme politique : sénateur, député, ministre, président du Conseil, président de l’Assemblée nationale et surtout maire de Lyon durant 50 ans !

Il entre à l’école normale supérieure en 1891 et en sort, deux ans plus tard, agrégé de Lettres.
C’est en 1895 qu’il vient s’installer à Lyon pour enseigner les Lettres classiques au lycée Ampère.

Il épouse Blanche Rebatel le 30 octobre 1899. Cette union avec la fille du président du Conseil général du Rhône et son engagement dans l’affaire Dreyfus lui facilitent grandement son entrée en politique.

 

Les 9 jours d'Edouard Herriot maire de Lyon, lors de son service militaire : négatif NB par E. Pernet ou E. Poix (1909, cote : 8PH/3339)
Les 9 jours d'Edouard Herriot maire de Lyon, lors de son service militaire : négatif NB par E. Pernet ou E. Poix (1909, cote : 8PH/3339)

 

 

Il est élu pour la première fois conseiller municipal de Lyon le 1er mai 1904. Rapidement, il devient adjoint à l’enseignement d’Augagneur. Ce dernier, en partance pour Madagascar, le pousse à présenter sa candidature à la magistrature municipale. Le 3 novembre 1905, il devient maire.

A partir de cette date, et hormis la période de l’Occupation, il occupe cette charge jusqu’à sa mort en 1957, étant réélu en 1908, 1912, 1919, 1925, 1929, 1931, 1935, 1944, 1947 et 1953, soit 11 fois !

Dans la suite de cette 1ère élection, il devient sénateur en 1912 et embrasse ainsi une carrière politique nationale, qui fait de lui l’un des principaux représentants du parti Radical.

Durant ses mandats successifs, il marque durablement la ville de Lyon par un grand nombre de réalisations.

C’est surtout au niveau des bâtiments consacrés à l’instruction publique qu’un effort conséquent est porté : 11 écoles maternelles et 20 groupes scolaires sortent de terre.

En 1907, il décide de la construction du 2e lycée de Lyon : le lycée du Parc, achevé en 1914.
Ces efforts portent aussi sur l’enseignement technique avec la construction d’un bâtiment pour l’école de tissage (1927-1933), mais aussi l’ouverture de l’école municipale d’agriculture, dite école de Cibeins en 1918.

En matière d’œuvres sociales, il fait construire 12 crèches municipales. Il ouvre un orphelinat de garçons, rue Chazières en 1907, une maison pour les filles-mères dans l’ancien château de Gerland en 1919, et deux internats municipaux : l’un au château du Vernay pour les filles (1920), l’autre pour les garçons au domaine de Tourvielle (1922).

En 1920, il crée l’office municipal des H.B.M. (Habitations à Bon Marché) et met à la disposition de cet organisme d’importantes subventions et des terrains communaux. Il fait aussi construire par la Ville des H.B.M., notamment la cité Philippe de la Salle à la Croix-Rousse. En 1939, plus de 4 400 logements ont ainsi été construits.

Il œuvre aussi en matière d’équipements sportifs et culturels avec le transfert de la bibliothèque municipale dans l’ancien archevêché en 1912, l’inauguration du musée historique (1921), la construction de la salle Rameau, mais aussi le stade de la Plaine ou la piscine Garibaldi (1928).

Il met en place la Foire de Lyon à partir de 1916 et lui donne un palais le long du Parc de la Tête d’Or en 1918.

Le maire et l'architecte

Mais les vastes desseins que nourrit Edouard Herriot pour Lyon sont surtout liés à la carrière d’un architecte lyonnais : Tony Garnier. A eux deux, ils vont marquer durablement le territoire de la ville par la réalisation de grands équipements : les abattoirs et le marché aux bestiaux de Gerland (1913-1928), l’hôpital de Grange-Blanche (1914-1933), le stade municipal de Gerland (1913-1926), la salle des fêtes de la Croix-Rousse (1934) et surtout la construction d’un nouveau quartier : les Etats-Unis (1920-1935).

 

Edouard Herriot en visite du chantier de l'hôpital Grange-Blanche : tirage photo NB (vers 1920, cote : 484WP/3)
Edouard Herriot en visite du chantier de l'hôpital Grange-Blanche : tirage photo NB (vers 1920, cote : 484WP/3)

 

 

Durant son demi siècle de mandature, Edouard Herriot essuie aussi un certain nombre de reproches comme l’immobilisme, certes relatif, durant les dernières années de sa carrière. Son absence de souci de sauvegarde du patrimoine, notamment en ce qui concerne la construction de l’Hôtel des Postes en 1935, entraîne ainsi la démolition de l’hospice de la Charité.

En septembre 1942, il est placé en résidence surveillée, d'abord chez lui dans l'Isère. Il est jugé inapte à la déportation par les autorités allemandes, qui l'internent dans un asile à Maréville près de Nancy, où il feint la folie. Après un imbroglio politique début 1944 où il est libéré pendant quelques mois et acheminé à Paris, il est finalement arrêté le 17 août 1944. Reconduit dans un premier temps à Maréville puis en Allemagne, il termine sa « déportation d'honneur » à Potsdam, avant d'être libéré par l'Armée rouge.

Celui à qui l’on doit la formule du « Français moyen » est élu à l’Académie française le 5 décembre 1946. Cette élection couronne une œuvre littéraire abondantePhilon le Juif, essai sur l’école d’Alexandrie (1897), Madame Récamier et ses amis (1904), Impressions d’Amérique (1923), La vie de Beethoven (1929), Lyon n’est plus, 4 vol.(1937-1940), Jadis (1948)...

 

Edouard Herriot : carte postale commémorative (1957, cote : 4FI/12633)
Edouard Herriot : carte postale commémorative (1957, cote : 4FI/12633)

 

Il est lauréat du prix international de la paix en 1954.

Il s’éteint en fonction à l’hôpital Sainte-Eugénie le 26 mars 1957. Ses obsèques ont lieu le 30 mars 1957 et rassemblent une foule importante.

Rue Édouard-Herriot (1er arrondissement)

  • Attribuée par délibération du conseil municipal le 17 juin 1957.
  • Antérieurement : rue Clermont, rue Mal Conseil, rue de l’Impératrice, rue de l’Hôtel de Ville.

 
Hôpital Édouard-Herriot

  • Attribué par délibération du Conseil d’administration des Hospices Civils de Lyon le 20 mai 1935.
  • Antérieurement : Hôpital Grange-Blanche.

 
Monument à Édouard Herriot

  • Emplacement : square Jussieu.
  • Inauguré le 21 mars 1970.

Les sources concernant l’action d’Edouard Herriot à Lyon sont très volumineuses, et en particulier sa correspondance, en cours de classement. La liste qui suit est centrée sur les documents concernant directement celui-ci. Un état des sources d’archives est par ailleurs accessible sur le portail européen des archives.

 

Focus sur quelques archives concernant sa carrière

  • Procès-verbal de sa 1ère élection en tant que maire de Lyon (3/11/1905, 1217WP/167).
  • Cabinet du maire : correspondance d'Édouard Herriot, maire de Lyon de 1905 à 1957 (414W/1-292, 1905-1957). Pour en savoir plus, voir cet article.
  • Cabinet du maire Edouard Herriot, maire de Lyon de 1905 à 1957 (647W/1-31, 1905-1957).
  • Conférence d'E. Herriot, à Genève, sur la fédération européenne, tapuscrit 1929, lettres d'E. Herriot pour l'envoi du texte de la conférence (1929) ; extrait du compte de dépôt d'E. Herriot au Crédit Lyonnais (1931, 1123WP/19/1).
  • Réalisations effectuées au cours du mandat municipal de 1929-1935 (discours, rapports, brochure…, 1123WP/1).
  • Cabinet du maire :  Relations officielles avec la préfecture du Rhône, les ministères, les administrations (1933-1936, 1118WP/1).
  • Lettres d'Édouard Herriot, en tant que maire ou député, à Pierre de Coubertin à propos de la candidature de la ville de Lyon aux Jeux Olympiques de 1920 et 1924 (1914-1917, 1II/249/1).
  • Photo d'un discours d'Edouard Herriot à la SDN (100ph/2/18) - Voir un focus sur cette image 
  • Pièces isolées de ou sur Herriot (1934-1936, 1II/513/1).
  • Notes manuscrites prises en juin 1940 à Bordeaux (1945, 1II/133/1).

 

Pièces relatives à Édouard Herriot 

  • Copie dactylographiée du testament d'Édouard Herriot, non signé (1948) accompagné d'une lettre de Projean, président du Tribunal de Lyon (1957) ; manuscrit autographe signé d'un article d'Édouard Herriot intitulé "Vive la République" [1932] ; documents autographes signés, caricatures, photographies d'Édouard Herriot (vers 1906-1977, 1II/470/1).
  • Collection d’autographes rassemblée par Herriot (1848, 1II/564/1).
  • Archives de Louis Mandon, son chef de cabinet (1909-1949, 117II/1 et 117II/2).
  • Édouard Herriot : ensemble de 114 photographies illustrant des moments de la carrière politique nationale. Elles sont numérisées et consultables en ligne (1924-1955, 100PH/1/102).
  • Funérailles d'Édouard Herriot le 30 mars 1957 : textes officiels (1957, 1062WP/13/14) ; album photographique (1955-1957, 2PH/318) ; cérémonie religieuse à la chapelle de l'Hôpital Sainte-Eugénie, honneurs rendus à l'Hôtel de Ville, tribune officielle place Bellecour : photographies (1957, 1PH/6336-6339).

 

Sources imprimées

  • L'Assistance aux mutilés de guerre (1915, 1C/302982).
  • Conférence sur le 3e Emprunt national, donnée à Lyon, salle Rameau, le 24 novembre 1917 (1C/300935).
  • Discussion de plusieurs interpellations sur la politique extérieure du gouvernement. Discours [...]. Séance de la Chambre des Députés du vendredi 2 juin 1922 (1C/301602).
  • Discours prononcé par M. Herriot député à la 1ère séance de la chambre des députés du jeudi 5 juillet 1923 : réforme de l’enseignement secondaire (1C/301587).
  • Conseil général du Rhône, 1910-1935. Les vingt-cinq ans de mandat de M. Edouard Herriot, conseiller général du 3e canton (1935, 1C/300559).
  • Eloge funèbre de M. Auguste Lumière, le 13 avril 1954 (1C/303944).

 

Œuvres littéraires d’Edouard Herriot

  • Madame Récamier et ses amis (1904, 1C/3114/VOL/1/2).
  • Lyon pendant la guerre (1925, 1C/1219).
  • Dans la forêt normande (1925, 1C/4127).
  • Lyon n’est plus t. 1 (1937), t. 2 (1938), t. 3 (1939), t. 4 (1940) (21C/39).

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