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Petite généalogie de l’aviation régionale

Affiche de l'exposition

Quelques mois après l’exploit de Joseph et Étienne de Montgolfier à Annonay, le quartier des Brotteaux assista, le 19 janvier 1784,
à l’ascension de la montgolfière « Le Flesselles », avec sept voyageurs à bord dont Pilâtre de Rozier et Joseph Montgolfier. Pour ce troisième vol de l’histoire, l’aérostat trop lourdement chargé ne s’éleva que durant 40 minutes avant de se poser. Le jour anniversaire du premier vol public en ballon, le 4 juin 1784 une nouvelle montgolfière, « La Gustave », quittait les Brotteaux en emmenant le sieur Fleurant et la dame Tible jusqu’à la Duchère, après un détour par la Guillotière…

Et alors que les vols se multiplient en Europe cette année-là, la capitale des Gaules est au cœur de l’actualité aéronautique avec le « prix extraordinaire » doté de 1 200 livres proposé par l’Académie de Lyon à qui indiquerait « la manière la plus sûre, la moins dispendieuse et la plus efficace de diriger à volonté les machines aérostatiques ». De la centaine de mémoires qui parvinrent dans les délais, un seul fut produit par un ingénieur de formation parmi le concert hétéroclite composé de gentilshommes désœuvrés, de militaires, abbés, médecins, horlogers, artisans, etc.
Les commissaires s’avouèrent accablés par la médiocrité des propositions et renoncèrent à attribuer le prix, non sans avoir décerné onze mentions honorables et un « prix d’émulation ».

Mais au début des années 1880, la passion des Lyonnais pour les expériences aérostatiques n’a cessé de croître : le 28 décembre 1889, le Club Aéronautique Lyonnais est créé sous la direction de Claude Pompéïen Piraud. En 1894, à l’issue de l’exposition universelle de Lyon, la société L’Aéronautique Club de France section de Lyon voit le jour.
Le 9 mars 1906, la section lyonnaise de L’Aéronautique Club de France fait scission et se renomme Aéro-Club du Rhône. À l’instigation de quelques-uns de ses membres, passionnés par les expérimentations, se crée la commission aviation pour développer des projets d’aéroplanes.
Aidé par un jeune ingénieur, un Lyonnais de 25 ans ami de Gabriel et de Charles Voisin, Armand Zipfel développe son projet d’aéronef dans son propre atelier. Après bien des avatars, il finit par s’envoler en novembre 1908 au dessus du Grand Camp à Villeurbanne en devenant ainsi le premier aviateur lyonnais.

L’aviation lyonnaise est lancée et quelques mois plus tard, du 7 au 15 mai 1910, est organisée par les municipalités de Lyon et de Villeurbanne
la première manifestation aéronautique de la région sur le terrain de « La Poudrette ». Malgré une météo maussade, cette « Semaine lyonnaise d’aviation » attire des spectateurs par dizaines de milliers, conquis par les exhibitions aériennes. Les pouvoirs publics locaux prennent alors conscience de l’importance du phénomène et en juin de la même année, l’administrateur de la Société régionale de banque et de crédit, Bouchet de Fareins, prend contact avec la municipalité de Bron pour acquérir des terrains à l’est du fort en vue d’implanter un « champ d’aviation ». À l’automne est aménagée sur ces mêmes terrains sous l’impulsion du constructeur d’avions Sommer, l’École Nationale d’Aviation qui formera de nombreux élèves-pilotes civils. Chef-pilote de l’école,

Louis Kimmerling réalisera le 11 février 1911 le premier vol régional avec atterrissage sur un lieu défini à l’avance en parcourant 40 kilomètres en 30 minutes entre Bron et Montceau, près de Bourgoin.

 

L'aviateur Kimmerling emmenant une famille en vol à partir de l'aérogare de Bron dans les années 30 - 4fi4340
L'aviateur Kimmerling emmenant une famille en vol à partir de l'aérogare de Bron dans les années 30 - 4fi4340