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Sur les traces de la révolte de 1848

Affiche de l'exposition "Un américain sur la trace des canuts"

Quartier général des Voraces

C’est sur la place de la Croix-Rousse que les Voraces et leurs alliés des partis démocratiques forment un cortège en direction de Lyon pour manifester la solidarité des canuts pour la défense de la république démocratique et sociale.

 

Place de la Croix-Rousse - Laurent Amieux
Place de la Croix-Rousse - Laurent Amieux
 

 

 

L’occupation des remparts

Au lendemain des journées révolutionnaires de février 1848, des ouvriers se rangent parmi les Voraces et s’emparent de ce que les canuts considèrent comme le symbole de l’oppression : les forts et les bastions de l’enceinte, la barrière entre les pentes et le plateau de la Croix-Rousse. Les occupants des remparts sont résolus à les détruire. Ils commencent, eux-mêmes, les travaux de démolition. Le nouveau représentant du gouvernement provisoire, Emmanuel Arago, les convainc de reléguer à la Garde nationale de la Croix-Rousse l’occupation des forts, après avoir pris l’engagement du gouvernement de s’occuper de la démolition des remparts. Les travaux ne seront pourtant achevés que dans les années 1860, sous le régime impérial de Napoléon III.

 

Place des Tapis - Laurent Amieux
Place des Tapis - Laurent Amieux
 

 

 

L’immeuble emblématique

L’appellation « Cour des Voraces » rappelle un groupe d’ouvriers en soie qui a joué un rôle hors du commun dans les premiers mois de la nouvelle République de 1848. De nombreux récits circulent sur son rôle lors des insurrections de 1831, 1834 et 1848. Certains de ces récits ne sont que légendes. Dans son roman, Les lurons de Sabolas, 1932, l’écrivain lyonnais Henri Béraud se sert de cette maison « lépreuse, édifice de cauchemar » pour mettre en scène le combat et l’évasion des derniers insurgés d’avril 1834.

 

La cour des Voraces, place Colbert - Laurent Amieux
La cour des Voraces, place Colbert - Laurent Amieux
 

 

 

L’affaire Tabouret

Les Voraces, qui se réclament de l’autorité du peuple souverain, s’emparent du substitut du procureur de la république, M. Tabouret, qui a refusé la libération de quelques ouvriers accusés d’avoir participé au bris des métiers à tisser. M.Tabouret est séquestré dans une maison (un cabaret ou une prison municipale) rue du Chariot-d’Or. L’affaire Tabouret se termine sans violence avec la libération du substitut du procureur.
Les tensions, créées par l’affaire, subsistent et peuvent déclencher, à tout moment, l’affrontement avec l’armée et la Garde nationale.

 

Rue du Chariot d'or - Laurent Amieux
Rue du Chariot d'or - Laurent Amieux
 

 

 

Au temps des barricades

L’affaire Tabouret a avivé les esprits et des barricades se sont élevées dans les quartiers de la Croix-Rousse en prévision de combats contre les forces de l’ordre. L’affrontement est évité.
Le gouvernement consent à la libération des ouvriers détenus et les Voraces ordonnent la démolition des barricades. Mais les ordres ne sont pas respectés par tous.
Le 21 mai 1848, la dissolution du corps est prononcée.
Lors d’une cérémonie à la préfecture, les Voraces sont accueillis dans les rangs de la Garde nationale.
Lors des insurrections du 15 juin 1849, pour soutenir les républicains radicaux à Paris qui viennent d’être vaincus par les conservateurs au pouvoir, certains Voraces seront inculpés.

Rue Calas - Laurent Amieux
Rue Calas - Laurent Amieux