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Plan d'extension de Lyon par Camille Chalumeau

1541WP/157/1 - 1935

Détail du plan Chalumeau - 1541wp157_1

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Le « plan général de Lyon et des améliorations projetées pour son extension » est réalisé par Camille Chalumeau, ingénieur en chef du service d’urbanisme de la Ville, en 1935. Il représente la ville de Lyon ainsi que sa proche périphérie et la voirie existante.

Né en 1879, Camille Chalumeau est un ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures de Paris. Il est nommé le 22 février 1910 directeur de la voirie municipale. En 1924, il devient directeur général des travaux publics et de la voirie de Lyon et conserve ce poste jusqu’au 23 octobre 1940. La plupart de ses projets d’extension visent à développer la voirie en majorité à l’est de la ville, car c’est dans cette direction que naissent les nouveaux quartiers.

Plan général de la commune de Lyon et des améliorations projetées pour son extension, par Camille Chalumeau (1935, cote : 1541WP/157)
Plan général de la commune de Lyon et des améliorations projetées pour son extension, par Camille Chalumeau (1935, cote : 1541WP/157)

En rouge figurent les projets d’extension. La ceinture périphérique relie tout l’est lyonnais. L’extension de l’avenue Berthelot en direction de Saint-Priest et le projet du tunnel de la Croix-Rousse facilitent la circulation d’est en ouest. Un étonnant boulevard en corniche est également imaginé entre Saint-Paul et Saint-Just. 

On remarque la présence de nombreux bâtiments qui sont l’œuvre de l’architecte Tony Garnier : les abattoirs à Gerland, l’hôpital Edouard-Herriot à Grange-Blanche, alors que le stade de Gerland et le quartier des Etats-Unis, en rouge, sont toujours en cours de construction. Du côté de la Part-Dieu, la forme des voies ferroviaires témoigne de la présence d’une gare de marchandises. La caserne militaire toute proche disparaît sous les tracés d’un projet d’aménagement. Sur la Presqu’île, de grands tracés rouges relient la place Carnot à la Croix-Rousse, présageant un nouvel axe de communication monumental.

La ville s’étend rapidement vers les terrains libres à l’est et les usines s’implantent en périphérie. Il est alors nécessaire de structurer les voies de circulation entre la ville et cette périphérie. C’est ce que propose Camille Chalumeau dans ce plan, même si certains de ces projets ne verront jamais le jour. Le quartier Gerland se dote de nouveaux équipements, mais reste peu urbanisé. Plus à l’est, le quartier de Monplaisir s’industrialise avec l’implantation, dans les années 1920, des usines Calor, des aciéries et de la manufacture des tabacs. L’habitat se développe et propose des maisons privées avec jardins, mais aussi des immeubles collectifs. Sur la Presqu’île, un projet prévoit de relier la gare de Perrache à la Croix-Rousse suivant un axe rectiligne.
 

Au début du XXe siècle, Lyon connaît un fort accroissement démographique. Il ne faut pas uniquement rénover l’existant, mais aussi créer, inventer. La ville s’engage dans ce mouvement de création avec Tony Garnier, lequel marque Lyon d’une architecture moderne issue du courant hygiéniste. Il y construit les abattoirs, un nouvel hôpital et les habitations bon marché dans le quartier des Etats-Unis. La séparation entre Lyon et les communes limitrophes s’estompe. On commence à penser à une autre échelle qu’à celle de la seule commune. Lyon, ne cessant de croître, doit intégrer la périphérie.

Outil d’architecte et de géomètre, le plan devient au début du XXe siècle, un outil de projection urbaine et de contrôle. La loi Cornudet (1919-1924) prescrit aux communes de plus de 10 000 habitants de faire dresser un «plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension» par un «homme de l’art». Ce plan est le résultat du travail de la commission en charge de la rédaction du plan d’urbanisme, mise sur pied à la demande du maire Edouard Herriot dès 1914.

Adopté par le conseil municipal en 1935, le plan d’aménagement reçoit le Grand prix de l’urbanisme de l’exposition universelle de Paris en 1937. Point intéressant, il s’étend à la commune de Villeurbanne, qui n’a pourtant pas participé à son élaboration. C’est le début d’une réflexion en termes d’agglomération et non plus de commune.

Carte repère du plan de Lyon par Chalumeau

DOCUMENT COMPLÉMENTAIRE : livret de présentation du « tade pour les sports athlétiques» par Tony Garnier

Livret de présentation « Stade pour les sports athlétiques » par Tony Garnier, 1925- 937WP/179
Livret de présentation « Stade pour les sports athlétiques » par Tony Garnier, 1925- 937WP/179