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Le laboratoire

Affiche de l'exposition "Empreintes d'Edmond Locard"

Edmond Locard a la conviction qu’il faut regrouper en un même lieu tous les services techniques pouvant être utiles dans une enquête policière. Son objectif est de découvrir les criminels dès le crime commis en les identifiant par leurs traces. Il fait alors une demande auprès de la Sûreté lyonnaise pour créer un service spécialisé de recherche. La requête aboutit à la création du laboratoire de police technique de Lyon le 24 janvier 1910.

 

C’était en plein combles du Palais de justice de Lyon, quelques pièces d’où il fallut chasser les araignées. On y accédait après cinq étages, par un escalier qui ressemblait à une échelle… Mon personnel, au début, était des plus discrets : il se composait d’un garde-champêtre et d’un gardien de la paix. 
Mémoires d’un criminologiste, 1958

 

  • 1943
    La loi du 27 novembre 1943 change la forme juridique des laboratoires de Lyon, Toulouse, Lille et Marseille. Ils deviennent des laboratoires de police interrégionaux, chargés de procéder à tous les examens, recherches et analyses d’ordre physique, chimique et biologique demandés par les parquets ou les différents services de police. Ils sont placés sous l’autorité du préfet régional et dirigés par un chef de laboratoire qui a la qualité d’officier de police auxiliaire et peut être commis expert par les tribunaux. 
  • 1951 
    Edmond Locard prend sa retraite et laisse une équipe de 10 préparateurs.
  • 1977 
    Le laboratoire compte 27 personnes, et propose les domaines de compétences suivants : la toxicologie, la chimie, la biologie, la physique, la balistique, les écritures manuscrites, les empreintes digitales et les documents. Il traite environs 1 500 affaires par an (alors qu’en 2009, ce sont près de 11 000 dossiers qui ont été traités, sans compter les 110 000 profils génétiques établis par l’unité automatisée). Ce sont encore les techniques mises en œuvre par Edmond Locard qui sont utilisées. Edmond Locard, esprit novateur de son temps, aura ouvert la voie pour de nombreuses techniques criminalistiques. 
  • 1982 
    Le laboratoire est transféré à l’Hôtel de Police de Lyon, rue Marius Berliet. Progressivement, la section chimie commence à traiter des affaires d’incendies et d’explosions. Les débuts des années 1980 marquent une réelle modernisation des équipements, suite à plusieurs rapports sur l’état de la police technique et scientifique en France.
  • 1985
    L’arrêté du 8 mars 1985 crée la Sous-Direction de la Police Technique et Scientifique, placée au sein de la Direction Centrale de la Police Judiciaire. Elle regroupe des structures jusque-là éparses : les services d’identité judiciaire, les services d’archives de documentation, de diffusion et de recherches criminelles et les laboratoires de Lille, Lyon, Marseille et Toulouse. L’arrêté du 4 mai 1987 y inclura le laboratoire de Paris. 
  • 1989
    Arrivée de l’analyse génétique.
  • Années 1990
    Le laboratoire s'ouvre sur le monde de l’université, de la recherche.
  • 1999
    Création par l’Université Claude Bernard Lyon 1 le DESS de criminalistique, le seul de France. 
    Le laboratoire qui comprend alors 54 personnes, est transféré sur un site dédié à la Sous Direction de la Police Technique et Scientifique, à Ecully, dans l’ouest lyonnais. 
    Les techniques de recherche de profils génétiques apparaissent à cette époque et sont peu à peu mises en œuvre en routine, dans le contexte de développement du Fichier national automatisé des empreintes génétiques. 
  • Années 2000
    L’article 58 de la loi 2001-1062 du 15 novembre 2001 et le décret 2004-1211 du 9 novembre 2004 créent l’Institut National de Police Scientifique, établissement public administratif qui regroupe les laboratoires de Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Paris et le laboratoire de toxicologie de la préfecture de police, animé par un service central des laboratoires. Cette structure unique, placée sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur exercée par la DGPN, permet de mutualiser les équipements et les savoir-faire des 650 personnes qui y travaillent en France.