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L'érudit

Affiche de l'exposition "François-Régis Cottin, architecte et historien"

A peine trentenaire, François-Régis Cottin commence à se pencher avec d’autres architectes curieux, sur l’architecture et l’urbanisme du Lyon ancien. Très vite, ils se heurtent à l’absence de plan fiable de la ville sous l’Ancien Régime. En effet, les plans d’ensemble de la ville pour le milieu du 18e siècle ne représentent que les îlots et non les parcelles qui les composent. Il n’existe pas encore de plan parcellaire; comme le plan cadastral levé au début du 19e siècle.

Le 8 décembre 1955, trois architectes dont François-Régis Cottin grimpent aux Archives départementales du Rhône, où le jeune conservateur Henri Hours leur ouvre, comme exemple de source primaire, le bel atlas de la rente noble d’Ainay, dessiné au 18e siècle. Mais devant l’ampleur des recherches à conduire et du nombre de documents à analyser, l’enthousiasme s’émousse et Cottin reste seul en lice pour tenter l’aventure de la reconstitution d’un plan de Lyon en 1750.
Pendant 20 ans, il accumule la matière première et fréquente assidûment les Archives, pour étudier tous les plans et documents utiles.
En 1978, il s’associe avec Francisque Loizy, ingenieur de l’équipement à la retraite. C’est lui qui tient le crayon pour finir d’assembler tous deux les pièces du puzzle que Cottin met au jour.

Les deux hommes ont travaillé à partir du plan général de la ville au 1/500e mais pour plus de commodité, le tirage final a été réduit de moitié, affichant une échelle au 1/1000e, sous la forme de 50 planches au trait.
Les planches ont été colorées à la main, au feutre par François-Régis Cottin.
Assemblé, le plan est important : 2,50m sur 3m où chaque arbre de 2mm de diamètre est figuré à sa place.
Cottin le disait : «ce plan n’est pas en lui-même une fin, il est un moyen».
Le plan initial donne ainsi lieu à de nombreux plans dérivés, conformes au projet primitif : grâce à cette trame, Cottin peut établir des plans figurant les différentes limites territoriales de l’administration seigneuriale ou religieuse.
C’est ainsi qu’il réalise un plan des paroisses de Lyon, un plan des édifices publics et religieux, un autre des possessions seigneuriales. Tous ces plans constituent un atlas topographique historique, permettant aux chercheurs de visualiser la complexité de certains découpages et de les guider dans les types de sources utiles à leurs travaux.