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L'historien

Affiche de l'exposition "François-Régis Cottin, architecte et historien"

Les œuvres puissantes de l’architecte auraient suffi à sa gloire si Cottin ne s’était pas distingué par une seconde carrière.
En 1973, l’architecte redevient étudiant et s’inscrit à l’école de Chaillot.
C’est le sens de l’histoire qui motive l’homme. Un sens de l’histoire que Cottin cultivera dans son univers familiale comme auprès de grandes figures de son temps.

A 16 ans, il devient familier de la Bibliothèque municipale de Lyon et son goût pour l’Histoire ne cesse de se développer au cours de ses études. Quelques années plus tard sa rencontre avec Henri Hours, conservateur des Archives départementales du
Rhône, se révélera déterminante au point de se voir parrainer à 35 ans seulement à la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon.
Sur les pas de ces maîtres, l’apprenti-érudit aiguise son acuité à la recherche historique en orientant très tôt ses centres d’intérêts vers les questions architecturales et urbaines.
La découverte de « L’atlas des rentes nobles de l’abbaye d’Ainay » aura valeur de véritable révélation et la restitution de ce fragment de ville servira de matrice à son grand œuvre. S’engage alors une vaste entreprise de dépouillement des archives publiques qui n’arrivera à terme que 40 ans plus tard.

De 1959 à 2011, Cottin ne signe pas moins d’une soixantaine d’études parmi lesquelles des contributions essentielles sur l’architecture et l’urbanisme lyonnais de l’époque moderne.
L’historien s’impose en particulier comme le mémorialiste de l’Hôtel-Dieu de Lyon avec la complicité de Jacqueline Roubert.
Si l’attention de l’architecte aux questions constructives n’est plus à démontrer, l’historien tient là un champ d’investigation privilégié : à travers l’étude des matériaux se dessine en réalité l’identité architecturale du Lyonnais.
En 1977, Cottin rencontre Francisque Loisy, ancien ingénieur de l’Equipement à la retraite, animé d’une égale passion pour l’archéologie et l’histoire urbaine. Les deux hommes signeront l’un des plus imposants monuments de l’érudition lyonnaise contemporaine : « La restitution de l’état topographique de la ville de Lyon au milieu du 18e siècle en 50 feuilles dessinées sur fond du grand plan parcellaire de détails de la ville, à la date moyenne de 1750 et à l’échelle de 1/500e ». L’œuvre ne couvre pas moins de 30m².

Visiblement soucieux de s’inscrire dans la filiation des figures fondatrices de la Société académique d’architecture de Lyon,
Cottin a développé au fil des années de nombreux travaux sur ses prédécesseurs qui, de génération en génération, ont façonné la physionomie de la ville.
Réunir l’ensemble des matériaux retraçant l’histoire de l’architecte et de l’architecture à Lyon, telle est donc l’ambition de la nouvelle Société académique d’architecture au début des années 70 au moment même où de nombreux fonds d’agence disparaissent dans l’indifférence générale. Cette vaste enquête à l’échelle régionale s’engage sous son impulsion et son action hisse en 40 ans la Société au rang des premières collections françaises. Ce patrimoine inestimable porte indéniablement sa personnalité, son esprit, attentif à réunir des pièces exceptionnelles, à acquérir des fonds et des correspondances sans jamais négliger des documents secondaires.