Recherches universitaires

Le projet LYSiERES²

Le projet LYon Saint-Étienne Recherche et Expérimentation sur les Sciences avec et pour la Société (LYSiERES²) a pour ambition d’impulser de nouvelles interfaces sciences et société, en mobilisant les étudiant·es, les doctorant·es et les chercheur·es aux côtés des professionnel·les de la médiation, de la culture scientifique, technique et industrielle.

Labellisé Science avec et pour la société par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le projet prévu pour 3 ans est porté par la direction Sciences et société de l'université Lyon 2. Il comprend plusieurs axes et objectifs, dont celui d'accueillir pendant 32 jours un-e doctorant-e pour participer à la mise en oeuvre de projets de médiation, l’animation d’activités, la conception d’outils, la communication d’événements, etc. C'est aussi une opportunité de tisser des liens avec le laboratoire du doctorant et de bénéficier de ses compétences et connaissances.

Lors de la première année, plusieurs doctorantes ont été accueillies au Musée des moulages, à la Cartothèque, à l’Herbier et à Pop’sciences, avec des retours d'expérience satisfaisants des étudiantes et des institutions. C'est dans ce contexte que les Archives municipales de Lyon (AML) sont contactées pour accueillir un doctorant ou une doctorante pour l'année 2023-2024. Le service rédige 3 fiches-projets correspondant à des différents profils de formation :

• concevoir une médiation spécifique sur les liens entre les AML et la place des Archives, à l’aide de documents conservés aux AML et en élargissant le cas échéant à d’autres établissements présents (SNCF, UCly, EFS) > doctorant·e en géographie urbaine, urbanisme, architecture ;
• élaborer un serious game sur les données personnelles dans les archives, qui sont très nombreuses et recherchées par les généalogistes, tout en restant soumises à des délais de communicabilité pour protéger ces données. Le jeu devra intégrer les enjeux actuels du règlement général des données personnelles (RGPD) > doctorant·e en informatique ;
• créer un atelier ou une visite sur l’histoire des sciences et techniques à Lyon, à l’aide de documents conservés aux AML > doctorant·e en histoire ou didactique des sciences.

 

 

L'accueil d'une doctorante aux AML

Medrar Sallem-Âati, la doctorante accueillie entre février et août 2024, ne répond finalement à aucun de ces projets. Doctorante en langue et littérature françaises, en littératures comparées et en arts à l'Université Jean-Monnet de Saint-Etienne, sa thèse porte en effet sur l'Exploration de l'écriture au prisme des arts dans les récits autobiographiques de Colette Fellous. Elle a dans ce cadre publié des articles scientifiques et des billets de blog, tout en rendant compte de ses recherches lors de conférences.  

Son sujet n'ayant aucun lien avec les sources conservées aux AML, nous décidons ensemble de la faire travailler sur des sources liées à l'histoire du genre, en lien avec d'autres réalisations et d'autres projets : le guide des sources sur le matrimoine, la collecte d'archives du militantisme féministe, les ateliers et journées d'étude menés avec les étudiants et étudiantes du master Matilda...

Ses missions consistent donc à :

• dépouiller des sources relatives à l'histoire du genre dans les fonds des AML ;
• réaliser et tester un dispositif de médiation original en lien avec ces recherches.

Elle explore tout d'abord les affiches et les photographies autour de la question du genre, repérant ainsi différents métiers (dont les travailleuses du sexe), des victimes de violence et des condamnés pour violences faites aux femmes, ou encore des témoignages de l'objectivation des corps des femmes dans la publicité par exemple.

 

 

A partir de la recherche suggérée par les AML sur les ovalistes, qui ont signé une affiche en 1869 (cote 6Fi 3876), Medrar Sallem-Âati remonte la piste des signataires, parmi lesquelles Philomène Rozan et d'autres femmes dont les prénoms et noms s'avèrent approximatifs. Elle retrouve ainsi 7 femmes ovalistes grâce à leurs actes de mariage, dont la plupart vit dans l'actuel 6^e arrondissement (rues Tête d'Or, Bossuet, Cuvier).

 

 

Elle se lance alors dans le dépouillement intégral de 2 registres de mariages du 3^e arrondissement (dont le 6^e arrondissement est issu en 1867) en 1856 et 1859 (cotes 2E 866 et 2E 875), peu avant la grève des ovalistes de 1869. Elle relève systématiquement les métiers déclarés par les femmes, en sélectionnant quelques parcours pour un futur jeu de cartes. Parmi les 1 547 femmes présentes dans ces registres de mariage, elle relève 101 métiers différents. Elle conçoit alors un jeu de carte de type 7 familles pour rendre compte de la diversité des métiers et des informations réunies : date et lieu de naissance, âge, adresse.

Ses dépouillements seront repris 2025-2026 pour les proposer en open data. Le jeu de carte sera quant à lui revu par l'équipe de médiation pour le tester et le finaliser. 

 

La clôture du projet Lysières²

Elle a eu lieu le 9 juillet 2025 dans la salle de réception de l'Université Lumière Lyon 2, à la suite d'une réunion de bilan présenté aux membres du comité d'orientation stratégique et du comité d'évaluation pour rendre compte des actions réalisées et de leur impact, mais aussi pour évoquer les perspectives sciences société sur le territoire. Les AML étaient présentes.

Le projet AcadéC

Le projet AcadéC, coordonné par la chercheuse Bénédicte Hertz, est la première étude globale consacrée aux Académies de musique en France au XVIIIe siècle, sociétés à l’origine des premiers concerts publics. Il vise à leur conférer une visibilité et mettre en pleine lumière leur rôle déterminant dans la vie intellectuelle et artistique d’Ancien Régime. (...)

Les premières « Académies de musique » ou « Concerts » apparaissent dans les années 1710, et se développent de façon considérable entre 1720 et 1750. Leur rapide dissémination au sein du maillage urbain du territoire participe aux dynamiques culturelles de la France des Lumières et constitue un phénomène majeur de la vie musicale, celui des premiers concerts en société. Caractérisées à leurs débuts comme « académies » à part entière, et s’inscrivant par là même dans le mouvement général des sociétés savantes des XVII^e et XVIII^e siècles, les académies de musique obtiennent rapidement un statut officiel, et se dotent d’une devise, d’un cachet et de règlements.

 

 

Institutions hybrides tenant des sociétés savantes comme des entreprises de spectacles publics, les Académies de musique ou Concerts demeurent mal connues en dépit du soutien et de la reconnaissance que leur octroyaient les autorités urbaines et/ou monarchiques. C’est là un nouveau champ d’étude que mène le Centre de musique baroque de Versailles, portant sur des cadres de créations originaux, un répertoire singulier et un patrimoine à découvrir.

Par la mise en œuvre d’une enquête à l’échelle de l’ensemble du territoire français, AcadéC a non seulement permis de préciser une cartographie riche à ce jour d’une soixantaine de villes, en révélant des académies oubliées, mais, plus largement, de documenter la vie de ces institutions. La variété des fonds explorés a en effet caractérisé le chantier de collecte : archives produites par les académies elles-mêmes (fonds musicaux, registres de gestion et comptabilités…), fonds des institutions urbaines et monarchiques (délibérations municipales, sources fiscales ou policières, chroniques urbaines…). Le traitement des données dans la base interopérable en cours de constitution vise à faciliter l’accès et l’exploration de cette documentation au-delà des études de cas. Ainsi, le projet AcadéC rend visible la constitution, en province, de la première forme d’institution de concert qui a inspiré notamment la création du Concert spirituel parisien, des Concerts d’amateurs de la fin du XVIII^e siècle et jusqu’aux sociétés philharmoniques du XIXe siècle, qui se sont multipliés dans toute la France (source : Centre de musique baroque de Versailles). 

Pour en savoir plus, voir :

• le projet Acadéc sur le site du Centre de musique baroque de Versailles,
• le blog de recherches sur Hypothèses,
• le site sur l'Académie de concert de Lyon.

 

 

L'Académie du Concert de Lyon et les sources aux Archives de Lyon

Les Archives municipales de Lyon (AML) sont partenaires du projet pour le recensement des sources sur l'Académie du Concert de Lyon, l'une des plus anciennes, qui disposait d'une salle de concert place des Cordeliers. Cette société musicale a été fondée en 1713 sous le titre d' Académie des Beaux-Arts ou d'Académie du Concert par Nicolas-Antoine Bergiron du Fort-Michon, fils d'un négociant lyonnais, copiste et compositeur, et Jean-Pierre Christin, bibliothécaire. 

Pour en savoir plus :

• HERTZ Bénédicte, "La Salle de concert de l'Académie de Lyon (1724-1856)", dans Musiques en liberté - Entre la cour et les provinces au temps des Bourbons, École nationale des chartes, Paris, 2018, pp. 651-668 (hal-03037483⟩.

A la demande de Bénédicte Hertz, deux dossiers ont été numérisés :

• Cote DD 380 : Académie de musique et salle de concert place des Cordeliers, Académie royale d'équitation, Académie des sciences, arts et belles-lettres.
• Cote 3GG 156 : Académie de musique ; Académie des Sciences, Belles lettres et Arts.

 

 

Journée d'études du projet ANR AcadéC (7-8/06/2023)

Les AML ont accueilli la seconde partie des journées d'étude portant sur l'"Académisme musical", en partenariat avec l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Cette seconde journée s'est achevée par une conférence de Bénédicte Hertz et Thomas Vernet sur "L’Académie des Beaux-Arts de Lyon, à l’origine du concert public".

 

Concert à Lyon au XVIII^e siècle, chapelle de la Trinité à Lyon (28/03/2025)

Les AML ont eu le bonheur d'assister à un concert exceptionnel, qui proposait de revivre une séance de l'Académie des beaux-arts de Lyon, l’une des plus prestigieuses institutions de Concert du XVIII^e siècle. Ce concert proposait une restitution des effectifs et pratiques musicales de l’époque, tout en faisant dialoguer interprétation et recherche. Bénédicte Hertz a remis en contexte le projet Acadéc et la programmation retenue.

Le concert était dirigé par Damien Guillon, chef en résidence au Centre musical baroque de Versailles (CMBV). Il réunissait des étudiants des Conservatoires nationaux supérieurs de musique et danse (CNSMD) de Lyon et de Paris, et les Chantres du CMBV.

Retrouvez le programme sur le site du CMBV.

En cours :)