De l'apprentissage à l'industrie
Au cœur de la principale ville industrielle de France, l’Académie s’est forcément penchée concrètement sur le travail : son organisation, ses absences (les crises de la fabrique et le chômage), la vie des ouvriers, la formation des travailleurs (avec La Martinière), le Mont-de-Piété, ancêtre du crédit municipal, le logement, le salaire des femmes, l’épargne et la vieillesse.
Elle est impliquée dans le conseil des prud’hommes de Lyon (le premier de France en 1806) et la Chambre de Commerce.
Elle a lancé des concours sur la plupart de ces sujets et a donné des points de vue sur l’économie politique.
L'industrie
Dès le XVIIIe siècle, Lyon est une ville industrielle, essentiellement tournée vers le textile et plus précisément la soie.
L’activité se diversifie peu à peu : la teinture appelle ainsi un développement de la chimie. Dans les provinces du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais, l’exploitation des mines de fer et de charbon prend de l’importance. Viennent ensuite la métallurgie, la biologie et la mécanique.
L’Académie est fortement impliquée : nombre des notables qui la constituent sont des ingénieurs, des entrepreneurs et des banquiers. En outre elle lance des concours de nature économique et technique, comme les médailles du Prince Lebrun, ou sur divers sujets liés aux transports ou à l’agronomie.
L'enseignement
Ville de commerçants et de banquiers, Lyon n’a pas une longue tradition d’enseignement supérieur. Du XVIe au XIXe siècle, la ville a surtout connu le collège de la Trinité, devenu lycée de Lyon en 1804 puis lycée Ampère en 1888. Dans les faits, l’université de Lyon n’est créée qu’en 1835.
Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’Académie s’interroge déjà sur les méthodes éducatives souhaitables. L’abbé Lacroix préconise de former une élite, les autres étant renvoyés à la charrue ou à l’artisanat de leur père. Perrache, en revanche, critiquant l’enseignement des langues anciennes, souligne le manque d’artisans qualifiés.
Le rôle de l’Académie se révèle primordial face à la municipalité, dans la mise en place d’un enseignement technique offert au plus grand nombre, ainsi que dans le développement des matières scientifiques au service d’une industrie naissante. Le testament du major général Martin offre l’occasion de créer l’école de La Martinière.