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La prévention sanitaire

Affiche dl'exposition représentant un buste regardant Lyon par la fenêtre

Dès le XVIIIe siècle, l’attention portée à l’hygiène et à l’environnement dans de nombreux domaines s’impose à l’Académie. Le courant « aériste », qui insiste sur l’importance de la qualité de l’air et de sa circulation pour lutter contre la diffusion des maladies, conduit les académiciens à se pencher sur les zones marécageuses et à s’interroger sur les conséquences de leur éventuel asséchement.
Leurs relevés météorologiques quotidiens fondent leurs choix pour l’aménagement des rues ou l’implantation des cimetières. La nécessité du nettoiement des rues, qui s’impose peu à peu, conduit à proposer des solutions pour fournir l’eau nécessaire. La lutte contre les effets néfastes de la vidange des fosses d’aisance mobilise l’Académie pendant quatre ans.
Enfin, une attention nouvelle portée à l’hygiène corporelle se manifeste au travers de rapports sur l’utilité des établissements de bains publics et la préconisation de bains chauds.

Concours pour améliorer l'air des hôpitaux : dessin manuscrit couleur (1764-1767, Ms 234-1, coll. Académie SBLA de Lyon),
Concours pour améliorer l'air des hôpitaux : dessin manuscrit couleur (1764-1767, Ms 234-1, coll. Académie SBLA de Lyon),

 

L'hygiène urbaine

En 1786, l’abbé Bertholon publie une étude intitulée De la salubrité de l’air des villes. Il reprend son mémoire de 1780 sur les pavés, puis, s’appuyant sur l’exemple des villes romaines ou étrangères, il formule de nombreuses recommandations.
Ainsi, il prône la généralisation à Lyon des égouts recueillant les eaux souillées, l’élargissement des rues et leur orientation dans l’axe des vents dominants. Il insiste sur l’obligation de nettoiement incombant aux riverains ; propose la plantation d’arbres car « rien ne sert mieux à purifier l’air » et la distribution de l’eau des rivières pour nettoyer la voirie et remplacer celle des puits souvent souillée.
L’attention sur ces questions est à nouveau attirée en 1802 avec la lecture en séance par Martin l’aîné du premier chapitre de son projet de Traité sur la police de salubrité. Vingt ans plus tard, de nombreux académiciens participent activement au Conseil de salubrité institué par le préfet.

Création d'une commission de salubrité à Lyon : copie de la délibération (25/12/1830, MD 276, coll. Académie SBLA de Lyon)
Création d'une commission de salubrité à Lyon : copie de la délibération (25/12/1830, MD 276, coll. Académie SBLA de Lyon)

 

Les bains publics

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la faible quantité d’eau disponible favorise le développement d’établissements de bains privés, ouverts au public, installés sur ou à côté de la Saône et du Rhône.
Des « bêches » ou barques couvertes, amarrées au Pont de pierre sur la Saône, accueillent depuis longtemps les Lyonnais désireux de se baigner ou de nager, lorsque Louis Gence, contournant le refus du Consulat, demande au pouvoir royal un privilège exclusif pour l’installation à Lyon, sur le Rhône, d’un bateau fermé abritant des cabines de bains chauds.

 

Bains du sieur Gence et moulins quai Saint-Clair : plan manuscrit en couleur (vers 1789, cote : 2S/259)
Bains du sieur Gence et moulins quai Saint-Clair : plan manuscrit en couleur (vers 1789, cote : 2S/259)

 

En 1767, avant d’enregistrer les lettres-patentes, le Parlement de Paris sollicite l’avis de l’Académie. Dans un rapport favorable, celle-ci suggère de prévoir des douches minéralisées propres à dissiper les engourdissements, les paralysies et les rhumatismes. Gence peut amarrer son « bateau de bains » quai Saint-Clair en 1776. Il ouvre la voie à d’autres établissements qui prospérèrent jusqu’à l’orée du XIXe siècle.

Quelques évènements à venir

Catalogues d'exposition Au service de la ville
Extrait de la couverture représentant un dessin d'un buste regardant la ville de Lyon
Au service de la ville Catalogue de l'exposition "Au service de la ville" proposée en 2021
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