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Correspondances

Dessin de guignol en poilu

Moment essentiel de la journée, l’arrivée du facteur ou du vaguemestre est attendu avec autant d’impatience au Front qu'à l’Arrière. En moyenne, on compte une lettre par jour et par soldat envoyée du Front, pendant la durée du conflit..

Un des sujets qui occupe une grande part des échanges épistolaires, est le décompte des lettres reçues, le temps mis par celles-ci à être acheminées, et l’ordre (ou le désordre) dans lequel elles sont arrivées; démontrant ainsi l’importance du courrier dans la vie de chacun.

Conscient de l’importance du lien entre les soldats et l’Arrière, l’Etat met en place, dès le début du conflit, des cartes postales militaires imprimées par l’Imprimerie Nationale, gratuites pour les soldats et à franchise postale. En parallèle, les éditeurs privés publient des cartes postales illustrées souvent de visuels patriotiques, ou de propagande « anti-boche ». On en recense plus de 80.000 modèles différents.

Certains soldats, originaires des régions envahies par l’ennemi, sont cependant coupés de leur famille. Afin de les réconforter, des femmes de la bonne société créent les « marraines de guerre » dont l’activité maîtresse est l’envoi de lettres et de colis aux soldats.

Lettres et cartes postales sont avant tout là pour rassurer les proches. Chacun ménage l’autre, évitant d’aborder les sujets trop douloureux, les atténuant le plus possible. Les sentiments, la douleur de la séparation sont abondamment évoqués, alors que la guerre et ses difficultés, est laissée de côté. Il faut dire que la censure veille, les lettres du Front sont envoyées ouvertes et les passages trop explicites ou anti militaristes sont noircis ou découpés. Le plus souvent les soldats s’autocensurent eux-mêmes. Les familles des soldats quant à elles relatent leur routine quotidienne, parlent des enfants et des amis, afin que le soldat conserve un lien avec son univers familier malgré l’éloignement.

 

Des témoignages à découvrir

Carnet de JB Mermet, 18 septembre 1915 - 253ii/67
Carnet de JB Mermet, 18 septembre 1915 - 253ii/67


Un timbre de guerre

Pour remédier à l’abus résultant de la gratuité de la correspondance militaire qui a multiplié les lettres au point que les employés ne peuvent y suffire, on a imaginé le procédé suivant qui serait prochainement appliqué. A chaque prêt nos soldats toucheraient un certain nombre de vignettes spéciales des timbres de guerre dont ils disposeraient à leur guise qu’ils pourraient partager entre leurs correspondants et eux-mêmes. Les bénéficiaires d’allocations en recevraient aussi. Comme ces timbres ne pourraient être vendus, les parents ou amis de militaires qui n’auraient pas reçu de ceux-ci des timbres de guerre seraient tenus d’affranchir leurs lettres expédiées aux armées.

Manuscrit autobiographique de Joseph Rossignol, 19 novembre 1917, Italie - 1ii/593
Manuscrit autobiographique de Joseph Rossignol, 19 novembre 1917, Italie - 1ii/593

 

Les lettres confiées au vent il y a 15 jours en gare de Mantoue ne se sont pas égarées. Les réponses arrivent en nombre. Beaucoup de cartoline , de lettres à répondre, car les adresses des expéditeurs y sont ! La plupart de ces missives sont écrites en Italien. Per la Madona ! qu’allons-nous répondre. Il faut nous munir de dictionnaire et de manuel de conversation. Ca menace d’être très drôle.

Bah ! ça nous occupe et ça durera ce que pourra. Nos marraines françaises vont être jalouses !

Manuscrit autobiographique de Joseph Rossignol, 13 août 1915 - 1ii/593
Manuscrit autobiographique de Joseph Rossignol, 13 août 1915 - 1ii/593


Retour dans la sape. On retrouve sa moiteur, son odeur, les bombardiers et leur tonnerre. Par-dessus les crêtes et les têtes les artilleries se chamaillent… Plantée de guingois dans un fil de fer tirebouchonné une bougie grésille…Albert est venu me trouver. Nous nous sommes rejetés un moment la corvée – quel triste mot ! – d’écrire à la famille de notre main la fatale lettre. Le fourrier nous a prié de le faire sachant l’affection qui nous unissait… Dans une encoignure, sur un dos de sac servant de pupitre j’ai écrit. Albert dictait des phrases indécises, courtes, des mots qui sortaient avec peine, maladroits… J’ai, nous avons bâclé la lettre, pressé d’en finir avec ces phrases qui ne cachaient rien… plus rien… 

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