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Le réconfort du soldat

Dessin de guignol en poilu

La correspondance est, avec le pain et le « pinard », le premier réconfort des soldats au Front. Le vaguemestre apporte des nouvelles des familles ou des marraines de guerre, permettant le maintien du moral. Les poilus reçoivent aussi des colis de l’Arrière, leur procurant de menus plaisirs : tabac, chocolat…

Dès octobre 1914, chaque soldat reçoit un quart de vin quotidien, indispensable pour supporter les horreurs des tranchées. Cette ration augmente au cours de la guerre, pour finir en 1918 à trois quarts de litres par jour et par soldat. Cette consommation importante a pour conséquence un alcoolisme élevé dans l’armée.

Si distraire les soldats n’est pas une priorité du haut commandement de l’armée française, les hommes sur le front développent différentes activités afin d’occuper les périodes d’inaction, en arrière-ligne. Des loisirs s’imposent donc, dont certains sont encadrés par la hiérarchie, et l’on voit des soldats au repos jouer aux cartes, écrire des journaux, dessiner, jardiner, jouer de la musique ou assister à des concerts, des revues théâtrales, faire de la gymnastique, nager ou jouer au football, ou encore visiter l’estaminet ou le bordel local. Plusieurs œuvres soutiennent ces pratiques, comme « le théâtre aux armées », « de la musique pour nos soldats » ou « les ballons du soldat ».

Les religions sont également présentes sur le Front. La guerre a été l’occasion de « l’union sacrée », avec la réconciliation entre l’Église et la République laïque après les luttes violentes de la séparation de l’Eglise et l’Etat en 1905. Prêtres, pasteurs et rabbins sont mobilisés comme les autres Français. On estime qu’environ 800 à 1 000 aumôniers catholiques ont officié durant toute la guerre, y compris sur le Front.

 

Des témoignages à découvrir

Journal de Joseph Rossignol, septembre 1917 - 1ii/593
Journal de Joseph Rossignol, septembre 1917 - 1ii/593


Un cachet rond. trésor et Postes. Secteur postal 120

… Des lettres, roses, mauves, bleues ; celles-là sont parfumées, elles vont dans la poche secrète du portefeuille pour les relire le soir dans la cagna à la lueur de la bougie… d’autres blanches… sérieuses… la famille… délaissée un peu… des

pensées tous les jours pourtant vont vers les êtres chers

Maman ! visage aimé ! … On les relit, on les garde. Des paquets… réalité plus brutale. Ca les lettres et le pinard ça fait tenir, et on tiendra…

Copie d'une lettre de Joseph (frère de Barthélémy) à Anna Carnet de Barthélémy Mermet, 1er janvier 1915 - 253ii/24
Copie d'une lettre de Joseph (frère de Barthélémy) à Anna Carnet de Barthélémy Mermet, 1er janvier 1915 - 253ii/24

 

Framerville, 1er janvier 1915

[…]

Nous n’avons pas eu, pour Noël de Messe de minuit, car le Curé craignait pour l’église, qui est déjà bien abimée, si l’on voyait du feu la nuit ; mais le lendemain, il y a eu grand-messe solennelle où se trouvaient tous les soldats que ne retenait pas le service. Nous avions voulu faire une crèche grandeur nature dans un hangar près de l’église ; l’entreprise a raté. L’âne et la vache, en se disputant la paille, ont tout flanqué en l’air et irrémédiablement détruit Enfant Jésus, rois Mages etc… Nous avons aussi fêté la nouvelle année en envoyant quelques salves bien nourries vers les minuit et aujourd’hui on va avoir du vin, des pommes et des cigares comme extras.

Journal de campagne d'Auguste Verrière, 25 août 1914 - 1ii/506/1
Journal de campagne d'Auguste Verrière, 25 août 1914 - 1ii/506/1


Je trouve un dépôt de brasserie pour loger les hommes ; la directrice du dépôt nous indique un petit château où nous pourrions sans doute être logés, nous y sommes admirablement reçus par une charmante dame dont le mari est mobilisé au Ballon d’Alsace. Nous avons tous des matelas pour nous coucher ; les enfants viennent nous voir avec

curiosité ; le diner est plutôt triste : une légère inquiétude plane sur nous et notre gaité habituelle tarde à se faire sentir malgré deux bonnes bouteilles de bon vin et du thé excellent. Je puis me déshabiller complètement : depuis quinze jours exactement je n’avais pas pu quitter mes chaussures ; dans la nuit Mr Pointet qui avait trop mangé de saucisson dégueule presque sur le ventre de Badolle.

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